 | On dit que par temps clair et froid, on apercevrait parfois en ces lieux un château fabuleux, aux tours de verre ou de glace dont le nombre fluctuerait selon la lumière. On dit que des chevaux, et peut-être même des licornes, piafferaient sur les plaques de givre craquant sous leurs sabots. On le dit. Mais pour être témoin de ce phénomène, au gré d'un spasme de l'espace-temps, l'observateur, du coin de l'oeil, devrait présenter en outre une certaine disposition d'esprit : vigilante, sereine et sensible, hors de tout raisonnement rationnel. Sans quoi il demeurerait sans fin errant sur la lande, dans sa propre solitude et son désir ardent... |  | |