 | Nous vivions là depuis l'aube des premiers jours Pourtant, nous ne savions pas encore Que rien désormais ne serait plus comme avant Dans le miroir de l'eau, se noyaient nos ultimes heures paisibles Un matin, des dieux blancs magnifiques et cruels Surgiraient de la mer par delà l'autre côté du monde Dans leur pirogue fantastique aux voiles célestes Ils poseraient sur nous la malédiction de leurs yeux clairs Affamés de convoitise Ils viendraient nous prendre en arrachant nos racines Et feraient de nous des martyrs ou des esclaves A jamais chassés d'un paradis perdu. |  | |